L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 5
27 Numéro 5 | 2018 | P oint de mire Malgré cela, les jeunes n’ont pas tellement beau jeu pour préserver leur santé buccodentaire. Les chercheurs ont souligné qu’une bonne santé buccodentaire nécessite « des aliments sains abordables, de l’eau potable et un milieu où il est possible de faire des choix alimentaires sains [...] (p. ex. [ce qui n’est pas le cas] quand les boissons gazeuses coûtent moins que l’eau embouteillée et quand des avis sont souvent émis sur la qualité de l’eau potable ou qu’il n’y a même pas d’eau du robinet). » 3. La prestation de soins buccodentaires doit vraiment être axée sur la communauté. Le sud du Labrador a incontestablement besoin de services buccodentaires, mais les chercheurs remettent en question la logique de la prestation des services de santé. « Il est notamment ressorti de notre étude que la prestation de services dans le passé se faisait de façon quelque peu autoritaire et paternaliste, explique Mme Martin. Auparavant, quand un dentiste se rendait sporadiquement dans la région, seules les personnes ayant une urgence dentaire pouvaient le voir. Grâce à l’amélioration de la prestation de services dans la dernière décennie, la plupart des communautés ont maintenant accès à une clinique dentaire quand un dentiste et une hygiéniste s’y rendent pour trois ou quatre jours à toutes les quatre à six semaines. Mais les membres des communautés notent qu’ils ont peu l’occasion d’interagir et d’établir une relation de confiance avec leur fournisseur de soins dentaires. Ils suggèrent que d’avoir une hygiéniste ou un agent de promotion de la santé buccodentaire sur place dans le sud du Labrador permettrait de mieux répondre aux besoins puisque cette personne apprendrait à connaître les communautés et les patients. Le fait que les enfants autochtones aient un taux de carie de la petite enfance supérieur au reste de la population canadienne – un problème tellement criant qu’il est décrit comme une crise de santé publique – a focalisé l’attention sur ce qui peut être fait pour régler les disparités en matière de santé buccodentaire. Selon Mme Martin, des études comme la leur montrent que, pour améliorer la situation, il faut tenir compte de la conjoncture locale et de la culture des communautés. « Il faut reconnaître que les personnes desservies sont issues de cultures aussi variées que les peuples autochtones du Canada – il est impossible d’ignorer la culture et la diversité. C’est probablement l’un des éléments essentiels à retenir et à intégrer dans la prestation de soins et la formation en santé buccodentaire. » a Références 1.MartinD,McNallyM,CastledenH,Worden-Driscoll I,ClarkeMetal.Linking InuitKnowledgeandPublicHealthfor ImprovedChildandYouthOralHealth in NunatuKavut. JDR Clin Trans Res. 2018;3(3):256-63. 2.Martin,D,Skidmore,J,McNally,M,Clarke,M,Paul,M.KnowingYouKnowingMe:A MessagetoHealthProfessionalsfromtheYouthofNunatukavut.2014; https://vimeo. com/122514165 Bien souvent [les données] ne disent pas tout d’une communauté. » – Dre Mary McNally Des jeunes de NunatuKavut ont créé une vidéo2 dans laquelle ils racontent ce qu’est la vie dans une région éloignée et ce qu’ils souhaitent que les professionnels de la santé buccodentaire sachent au sujet de leur communauté. Voir : https://vimeo.com/122514165 Pour en savoir davantage sur l’étude de trois ans sur la santé buccodentaire des enfants du sud du Labrador, consultez le site Kungatsiajuk (Health Smiles) à : kungatsiajuk.ca
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