L’essentiel de l’ADC • Volume 5 • Numéro 3
9 Numéro 3 | 2018 | L’ADC sur le terrain Mot du président Michel (Mitch) Taillon, dmd president@cda-adc.ca Violence familiale Les dentistes en aide aux victimes L ’an dernier, j’ai assisté à un débat d’experts sur la violence familiale organisé par l’As- sociation et Collège dentaires de l’Alberta (ADA&C). Je voyais ce sujet abordé pour la première fois à un congrès dentaire et je me demandais bien quel rôle les dentistes pou- vaient jouer à cet égard. Il y avait bon nombre de personnes dans la salle, et leur volonté de parler de leur expérience et de savoir ce que les dentistes et l’équipe dentaire peuvent faire était manifeste. J’ai trouvé l’expérience très révélatrice et je remercie l’ADA&C de nous avoir éveillés à ce sujet. J’ai retenu que tout membre de la société – y compris les dentistes – peut aider une victime en sachant reconnaître les symptômes, en réagissant adéquatement et en l’adressant à un centre de soutien lo- cal ou en signalant un cas soupçonné de maltraitance s’il s’agit d’un enfant. J’ai aussi appris que les dentistes, en particulier, sont bien placés pour aider les patients à faire un premier pas afin d’améliorer leur situation parce que nous pouvons être les premiers professionnels de la santé à reconnaître les signes de violence. Deux choses me sont restées : le fait que la majorité des blessures liées à la violence familiale sont infligées à la tête et au cou, et la tendance pour les victimes d’éviter les endroits où elles pourraient être « dévoilées ». Pour cette raison, certaines éviteront d’aller chez le médecin, mais elles continueront d’aller chez le dentiste. Alors, un dentiste peut dépister les signes sans tarder et intervenir. Toutefois, des dentistes hésitent à le faire pour différentes raisons, y compris le manque de formation ou de ressources. Si vous n’en avez pas l’habitude, il peut être difficile d’aborder le sujet avec un patient que vous soupçonnez d’être victime de violence familiale. Mais il ne faut pas perdre de vue l’essentiel et il faut sortir de votre zone de confort pour offrir au patient et sa famille une porte de sortie. Pour cette raison, l’ADC et d’autres organismes travaillent avec VEGA ( Violence Evidence Guidance Action ), une initiative financée par le gouvernement fédéral qui a pour but d’élaborer des directives, des protocoles et des outils pour préparer les fournisseurs de soins de santé et de services sociaux à aider les victimes de violence familiale. Des représentantes de VEGA ainsi que des personnes qui aident les victimes de violence familiale ont fait une présentation à la Table ronde canadienne sur la santé buccodentaire de cette année en avril. Cette table ronde, organisée par l’ADC, se tient tous les ans pour explorer des moyens novateurs d’améliorer la santé buccodentaire de la population. Il ne s’agit pas d’une simple réunion d’organismes de médecine dentaire puisqu’elle attire des chefs de file de différentes professions qui ont au moins un intérêt commun : influer de manière positive le cours de la vie des Canadiens. Pour moi, le débat de l’an dernier de l’ADA&C et la table ronde de cette année montrent l’importance du rôle des associations dentaires – à l’échelle nationale, provinciale, territoriale et locale – pour parfaire les connaissances des dentistes au sujet des enjeux qui touchent les familles, les collectivités et la société. L’engagement de la profession peut changer le cours des choses. Parfois, cela n’a rien à voir avec une nouvelle technique clinique ou façon d’améliorer l’efficacité d’un cabinet; c’est plutôt une question d’appartenance à une profession attentionnée qui soutient les familles en période difficile. Pour en savoir plus sur comment signaler un cas présumé de maltraitance envers un enfant, allez à : cwrp.ca/fr/help
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