L’essentiel de l’ADC • Volume 4 • Numéro 6
26 | 2017 | Numéro 8 P ratico - pratique ❘ Le naproxène et l’ibuprofène semblent être les AINS les plus sûrs pour l’appareil cardiovasculaire 8 . ❘ Les AINS peuvent causer une élévation de la concentration sérique de lithium et entraîner une toxicité 12 . Bien qu’il n’ait pas été déterminé avec précision quels patients sont prédisposés à cette interaction, il semble que les personnes âgées y soient plus sensibles 10,12 . ❘ Les AINS peuvent déloger le méthotrexate (utilisé dans le traitement du cancer, du psoriasis et de la polyarthrite rhumatoïde) de ses sites de liaison aux protéines 12 . ❘ La prise concomitante d’AINS et d’inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (ECA) ou de diurétiques de l’anse augmente le risque de lésions rénales aiguës 13 . ❘ Les AINS peuvent réduire le débit sanguin dans les reins, l’excrétion tubulaire des médicaments et la production de prostaglandines rénales. ❘ L'administration d'AINS pendant cinq jours et plus peut atténuer les effets des antihypertenseurs, tels les diurétiques, les bêtabloquants et les inhibiteurs de l’ECA 12,14 . ❘ Les AINS réduisent la capacité de coagulation du sang. Le risque d’hémorragie grave ou de complications hémorragiques augmente donc lorsque les AINS sont associés à d’autres médicaments qui augmentent le risque de saignement (p. ex. la warfarine). Opioïdes Il est déconseillé d’utiliser des opioïdes pour le traitement de la douleur chronique, vu les risques de tolérance et de dépendance physique qui y sont associés. Seuls les cliniciens ayant suivi une formation adéquate devraient prescrire des opioïdes, et ce, en consultation avec le médecin du patient. L’utilisation judicieuse d’opioïdes peut toutefois être indiquée contre une douleur chronique d’intensité modérée ou intense attribuable aux PTM si les autres médicaments se révèlent inefficaces 4 . Les opioïdes les plus courants pour administration par voie orale sont la codéine et l’ oxycodone , l’ hydromorphone étant réservée au traitement d’une douleur réfractaire intense. Si la voie orale n’est pas envisageable, les timbres de fentanyl peuvent être utilisés 19,20 . Selon certaines études, les opioïdes injectables ne procurent aucun soulagement 24,25 . Efficacité L’efficacité des opioïdes contre une douleur modérée ou intense est bien établie 18 . Cependant, rien n’indique que ces agents donnent de meilleurs résultats que les autres traitements sur une longue durée. Effets indésirables et interactions médicamenteuses Les effets secondaires souvent observés comprennent : sédation, étourdissements, nausées, vomissements, constipation, dépendance physique, tolérance et dépression respiratoire. Ces effets sont exacerbés chez les personnes âgées 10 . De plus, l’association d’opioïdes et d’autres dépresseurs du système nerveux central (SNC), tels les benzodiazépines, les antidépresseurs et les antipsychotiques, peut causer des effets sédatifs additifs. Corticostéroïdes Les corticostéroïdes peuvent être injectés directement dans l’ATM, être administrés par voie orale ou être appliqués localement. Les formulations intra-articulaires sont souvent diluées avec un anesthésique local 26-28 , car cela réduirait, selon certains, le risque d’atrophie des tissus mous et d’autres complications 26 . Efficacité et posologie Les corticostéroïdes diminuent le nombre de muscles douloureux et augmentent l’ouverture interincisive chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde de l’ATM 30 . Une seule injection intra-articulaire de méthylprednisolone diluée avec de la lidocaïne réduit considérablement la douleur pendant quatre à six semaines chez les adultes atteints d’arthrite de l’ATM 28 . De même, l’utilisation de 0,7 mL d’acétate de méthylprednisolone en association avec un anesthésique local chez les enfants, ou de 1 mL d’acétonide de triamcinolone chez les adultes, réduit la douleur de façon significative et améliore la fonction 27,29 . Effets indésirables Les corticostéroïdes injectables sont associés aux effets suivants : crise aiguë d’insuffisance surrénale, hypertension, déséquilibres électrolytiques, altération de la couche fibreuse et résorption osseuse 31 . Les corticostéroïdes par voie orale ne sont pas souvent prescrits dans le traitement des PTM mais, lorsqu’ils le sont, il est recommandé de les utiliser en association avec un AINS comme le naproxène 3 . On conseille alors aux patients de commencer la prise du naproxène le jour 4 du traitement par les corticostéroïdes pour atténuer les effets GI et prolonger l’effet anti-inflammatoire 3 .
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