L’essentiel de l’ADC • Volume 4 • Numéro 6
P oint de mire Dre Rosamund Harrison Dre Karen Campbell De la part des auteures : Un plan d’action pour faciliter l’accès à des soins L’essentiel de l’ADC a fait un suivi auprès de deux des auteures de l’étude, soit la Dre Karen Campbell, chef de médecine dentaire à l’Hôpital pour enfants de la Colombie-Britannique, et la Dre Rosamund Harrison, professeure émérite de dentisterie pédiatrique à l’Université de la Colombie-Britannique, afin de savoir ce qu’il faut faire selon elles pour faciliter l’accès à des soins aux enfants ayant des besoins particuliers. Voici ce qu’elles avaient à dire : ❘ Sur l’amélioration des régimes d’assurance dentaire publics : « Depuis cette première étude, nous en avons mené d’autres en Colombie-Britannique portant sur les enfants et les jeunes adultes ayant des besoins particuliers en matière de santé, sur les aînés handicapés et sur les fournisseurs de soins dentaires qui les traitent. Dans toutes ces études, les obstacles financiers à l’obtention de soins sont continuellement ressortis. Bien des familles avec un enfant ou un adulte ayant des besoins particuliers sont couvertes par un régime gouvernemental. L’amélioration des régimes d’assurance publics s’impose donc logiquement pour améliorer l’accès aux soins. Les fournisseurs de soins dentaires de la Colombie-Britannique ont aussi indiqué que la rémunération de leurs services devrait augmenter pour refléter le temps et les responsabilités supplémentaires requis pour soigner des personnes ayant des besoins particuliers. » ❘ Sur l’orientation vers des soins tertiaires sans tarder : « Dans notre article, qui porte sur la Colombie-Britannique, nous recommandons d’adresser sans tarder les patients à des services tertiaires s’il le faut. Notre étude montre que, pour bien des familles, leur passage chez le dentiste généraliste ou spécialisé en cabinet communautaire a retardé les soins nécessaires. Elles ont été adressées à l’Hôpital pour enfants après que le dentiste a déterminé qu’en fin de compte cela était la meilleure solution. » ❘ Sur l’augmentation de la disponibilité des soins : « Les “besoins particuliers en matière de santé” ont un sens large. Certains patients inclus dans cette définition – les plus fragiles ou ceux qui ont un cas médical complexe – doivent être pris en charge par un hôpital de soins tertiaires qui offre des services spécialisés et surspécialisés en anesthésie, en soins infirmiers et en soins postanesthésiques et du soutien d’autres services médicaux spécialisés. Or, une part importante des patients inclus dans cette définition sont en bonne santé sur le plan médical, mais ont une déficience intellectuelle profonde qui complique leur traitement en cabinet privé ou communautaire sans sédation ou anesthésie générale. Il s’agit là d’un des domaines dans lequel il faut investir. Il faudrait que plus de dentistes généralistes prennent en charge ces personnes. » ❘ Sur l’investissement dans la formation des dentistes généralistes : « À l’instar d’autres spécialités en médecine dentaire, il vaut mieux que la formation pour traiter tous les patients inclus dans la vaste définition des “besoins particuliers en matière de santé” ait lieu au postdoctorat pour les dentistes ayant l’envie et les qualités pour s’occuper de ces patients. Au lieu d’élargir la formation doctorale actuelle, il faudrait plutôt investir dans un programme de résidence agréé en “soins particuliers en médecine dentaire” ou bonifier les programmes de résidence en médecine dentaire générale. Ces programmes, qui ont souvent lieu en milieu hospitalier, pourraient également comprendre des occasions d’apprentissage en milieu communautaire afin d’offrir une formation poussée en sédation, en prise en charge médicale et en gestion du comportement. » ❘ Sur l’amélioration de l’accès à une anesthésie générale : « Puisque l’accès à une anesthésie générale est souvent un obstacle pour ces patients, il faut aussi augmenter l’indemnisation pour ce service en milieu communautaire. Actuellement, vu le faible montant d’indemnisation offert, bien des centres chirurgicaux de jour se concentrent sur des cas dentaires ou chirurgicaux plus rentables et moins complexes d’un point logistique. » a Lesopinionsexpriméessontcelles despersonnes interviewéesetne reflètentpasnécessairement les opinionsoupolitiquesofficielles de l’ADC.
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